Morgane 30 ans, passée de Dirigeante d’une jeune start’up pleine d’avenir à Digital Nomad sans trajectoire fixe ! Peut-être que ce changement vous paraitra radical et peu réfléchi. Pourtant je l’ai vécu comme une évidence, une continuité de carrière et une surtout une chance unique.
5ÈME EXPÉRIENCE… EN 8 ANS
Pour comprendre ce choix, il faut d’abord comprendre ma philosophie. J’aime le changement et suis constamment à la recherche de solutions et nouvelles idées. Cela m’a amené à saisir 4 opportunités en 7 ans. J’ai démarré dans le digital grâce à mon cousin qui m’a fait confiance à l’époque où mes amies me disaient que je savais même pas faire un powerpoint… L’agence DPSO Conseil était alors experte en webmarketing et j’ai pu découvrir les techniques de Black Hat en SEO, animer les réseaux sociaux, créer des newsletters, faire mes premières bannières sous photoshop ou encore activer mes neurones sur Google Analytics.
Ensuite, chez Buzznative, j’ai découvert le développement informatique et surtout la gestion de projet. J’adorais travailler sur des recommandations digitales et sur des concepts d’interfaces surprenantes et décalées. Je montais aussi des campagnes d’activation ambitieuses avec beaucoup de Facebook Ads et Google Ads.
Après avoir eu envie d’aller plus loin, sur des projets plus longs termes, j’ai fait du conseil digital à Paris chez Niji. Rapidement intégrée dans une start’up, j’ai piloté le lancement de nouvelles applications mobiles et offres de service dans une équipe joyeuse de designer, développeurs et service support.
A l’aise avec l’univers des grands groupes bancaires, j’ai saisi l’opportunité de devenir manager d’une équipe de product owners au Crédit Agricole en caisse régionale. Pendant cette dernière année, la caisse m’avait confié le lancement d’une start’up au capital de 500 000 euros avec des enjeux de développement fort dans l’immobilier. De belles perspectives m’attendaient dans un groupe que j’ai particulièrement apprécié pour ses valeurs humaines et ses possibilités d’évolution.
J’AI QUITTÉ UNE SITUATION IDÉALE, J’AI EU ENVIE D’ENCORE PLUS
Je suis une ENTA (pour ceux qui ne connaissent pas : cela correspond à un « type » selon 4 critères du test de personnalité MBTI).
DÉFINITION D’UNE ENTA
IL EST VRAISEMBLABLE QUE, QUELLE QUE SOIT LA PROFESSION CHOISIE, LES ENTA SERONT INNOVANTS. ILS SERONT PLUS À L’AISE DANS UN CONTEXTE AVEC DES OBJECTIFS BASÉS SUR UNE PERSPECTIVE LARGE, AUX IDÉES AUDACIEUSES, PLUTÔT QUE DANS LE SUIVI DES DÉTAILS ET DES FAITS PRÉCIS.
Toujours à la recherche de renouveau, j’ai décidé de vivre cette expérience non pas pour quitter une situation ou un job qui ne me plaisait pas, mais plutôt car je sentais que quelque chose d’encore plus intéressant pouvait m’arriver. Quand Nicolas m’a parlé de son projet (travailler en digital nomad en Nouvelle-Zélande), j’ai trouvé ça « exotique ». En fait, ce projet a rapidement germé dans ma tête, jusqu’à devenir évident :
- Je n’avais jamais rêvé de faire le tour du monde, pourtant j’adore les voyages et la découverte.
- Je n’avais jamais eu envie de vivre à l’étranger, pourtant j’aurais aimé parler anglais couramment
- Je ne savais pas travailler seule, sans équipe, pourtant je travaillais déjà de manière autonome comme un entrepreneur.
- Je ne savais pas lâcher prise et ne pas piloter ma vie comme mes projets, et pourtant je m’apprêtais à plonger dans l’inconnu
L’année de ses 30 ans amène nécessairement à regarder son parcours mais surtout son futur et à faire des choix pour soi-même et dont nous sommes intimement convaincus, même par une simple intuition. Où ai-je envie d’être ? Est-ce que je suis épanouie ? Y a t-il des projets que je n’ai pas concrétisés ? Quelles sont mes priorités dans la vie ? …
Il m’a fallu une semaine pour être convaincue au point de ne plus revenir en arrière. Je voulais aussi vivre cette expérience et la partager à deux.
J’AI DÉCIDÉ DE FAIRE UN TOUR DU MONDE ET 6 MOIS PLUS TARD J’ÉTAIS PARTIE.
Une fois la décision prise, cela n’a pas été facile de l’annoncer dans mon entreprise. Un projet de Tour du monde fait d’abord sourire, ne fait pas sérieux, n’est pas nécessairement dans la culture d’entreprise, donne l’impression de faire un « caprice » ou de faire passer son bonheur personnel avant ses intérêts professionnels. Pourtant, toutes les réactions que j’ai eu furent bienveillantes et enjouées. Beaucoup de personnes peuvent s’identifier et voir un choix qu’ils auraient aimé faire à la même période. Quel soulagement j’ai éprouvé en voyant l’accueil, la compréhension et le soutien incroyable de mes collègues, de mon manager et de l’équipe de direction. Finalement, c’était dans ma tête que j’avais nourri de la peur et un sentiment de « trahison ». Mais ces trois mois avant mon départ n’ont finalement fait que confirmer et rendre tangible et cohérent mon projet.
Un départ s’anticipe et personne n’est irremplaçable. J’ai mené à bout mon projet avec un engagement sans faille et j’ai quitté mon entreprise en très bons termes (j’ai même eu un « Bon pour un droit de retour » de la part de mon PDG le jour de mon pot de départ ).
Faites de grand saut ! N’ayez pas peur du jugement des autres. Le juge le plus dur c’est vous-même
DIGITAL NOMAD OUI, MAIS À MA FAÇON
Ce projet était sur-mesure pour plusieurs raisons :
- d’abord parce que je faisais confiance à mon partenaire pour magnifier les bons moments et me soutenir dans les mauvais.
- ensuite parce que l’idée de rester un ou plusieurs mois dans chaque pays me plaisait (au lieu de faire une course aux visites).
- enfin parce que mon métier me passionne et que cela me permettait de continuer à l’exercer dans une autre dimension
- NB : surtout parce ce choix était tout sauf ce qu’on aurait pu attendre de moi et qu’il est important de se réinventer.
Ensuite, il y a la réalité. Et il a fallu que je me questionne longuement : quels métiers puis-je exercer à distance avec mon parcours ? Qu’est ce qui me plait au point de travailler un dimanche sans considérer être du travail ? J’ai toujours adoré le design sans en faire une spécialisation. J’ai travaillé dans le marketing digital et la conception de nouvelles offres innovantes depuis 7 ans. Et j’avais tout particulièrement adoré la démarche design thinking avec laquelle je venais de travailler. Mélangez tout ça et rajoutez une pincée de piment pour trouver ma voie : je voulais devenir UX/UI designer.
Je savais que cette spécialisation prendrait du temps. Et j’étais prête à aussi faire des petits boulots alimentaires dans la restauration ou la vente si besoin. Je partais sans craintes car le digital est un secteur porteur alors lorsque j’ai quitté mon entreprise, je ne me suis pas sentie dans une situation de crainte ou de précarité. J’étais convaincue de pouvoir retrouver une opportunité par la suite.
J’ai vendu appartement et voiture, placé mes économies et constitué une cagnotte dédiée au voyage sachant que cela mettrait un peu de temps avant d’avoir mes premiers clients en freelance. Je suis partie avec 8 000€ et la ferme intention de revenir avec 8 001 € !
ET MAINTENANT ?
J’ai traversé des zones de doutes. Difficile de quitter une entreprise que vous aimez, avec des collègues géniaux et chaleureux, pour la solitude devant son ordinateur. Difficile de quitter des responsabilités et des enjeux stratégiques pour aller chercher des commandes de rédaction d’article pour sur-vêtements de foot… Difficile de quitter sa famille et ses amis et tous les moments forts auxquels nous n’assisterons pas…
Et pourtant je n’ai aucun regret. Et même s’il y a des manques c’est certain, je peux dire aujourd’hui que j’aime cette vie à 300%.
- J’aime ma liberté : celle de créer mon quotidien, celle d’entreprendre
- J’aime vivre dans la nature qui nous entoure et me ressourcer dans des paysages incroyables
- J’aime les nouvelles rencontres que nous faisons chaque jour, même éphémères, qui nous ouvrent l’esprit.
- J’aime voir les gens travailler, parler, vivre, et m’en inspirer
- J’aime ne plus planifier chaque heure de ma journée et me laisser surprendre (bien que j’aime savoir où je serai dans 1 mois ^^)
Je ne sais pas si ce choix de vie plaira à tout le monde. En revanche je sais que tout le monde peut décider de le faire et y arriver.
Le flohic
Très bel article, qui est très agréable à lire. On ressent très bien ce bonheur et ce bien-être qui t habitent!
J espère qu il pourra inspirer plein de gens qui n osent pas